mardi 31 janvier 2017

Le Constructivisme

Le constructivisme est un courant de pensée psychologique et éducatif développé au XXème siècle. Il occupe aujourd’hui une place essentielle en Sciences de l’éducation et dans la recherche. C’est pourquoi, nous proposons de nous y attarder afin d’élaborer et de préciser notre travail de mise en application d’outils TIC dans l’enseignement.

Dans un premier temps, il est important de resituer le constructivisme. En effet, ce dernier se développe à la suite d’une période d’expansion de l’éducation nouvelle qui propose des formes de pédagogies novatrices. Dans cette perspective, il est nécessaire de noter que le constructivisme s’inscrit dans un courant psycho-éducatif plus important qui est le cognitivisme. Ce courant considère la pensée comme un processus de traitement de l'information. Le cognitivisme se décompose en plusieurs théories telles que le constructivisme, la théorie piagétienne, mais aussi la théorie du traitement de l'information ou bien encore celle de Freinet.
D’après le cognitivisme, la cognition est une manipulation de représentations symboliques qui s'organisent autour de règles de fonctionnement. Le constructivisme reprend à ce courant l’idée selon laquelle, l’apprenant utilise ses fonctions cognitives au travers des concepts d’assimilation et d’accommodation développés dans les théories du traitement de l’information. Toutefois, le constructivisme dépasse ce prérequis du cognitivisme pour tendre à la construction d’un enseignement dans lequel, l’élève ou l’apprenant est l'acteur de ses propres connaissances.
Ces théories sont donc, d’une certaine manière, en opposition au courant béhavioriste que nous avons détaillé précédemment.

Nous allons maintenant nous cibler davantage sur le constructivisme de Jean Piaget

Cette théorie du XXème siècle présente la connaissance comme une construction de l’apprenant de ses apprentissages. L’élève apprend par ses représentations, il apprend à construire ses connaissances. L’élève va interpréter la connaissance au travers de la perception qu’il aura de ses expériences passées mais également de celles à venir. Le cœur de cet enseignement est donc ciblé sur l'élève et non plus sur les apprentissages.
De plus, pour Piaget ces expériences sont interprétées et perçues différemment selon une perspective diachronique. Les erreurs et tâtonnements  réalisés par l'élève aux différents stades de son développement vont lui permettre de construire de nouvelles connaissances.

Il est également important de noter qu'il existe une seconde théorie cognitiviste qui vient compléter la théorie piagétienne. Cette dernière est la théorie du traitement de l’information qui suppose que le système cognitif est un système de traitement de l’information actif. De fait, l’apprenant ne se trouve pas dans un enseignement passif. L’information est traitée par une suite de processus cognitifs, tels que la perception, l’encodage, le stockage et la récupération mais bien d’autres encore. Selon cette même approche, la saisie de l’information s’effectue par l’intermédiaire de récepteurs sensoriels, à l’aide des 5 sens (odorat, la vue, le toucher, etc.), et se maintien durant un temps inférieur à la seconde. Notons que ce maintien s’effectue sous une forme brute, non traitée et non analysée. Le processus d’encodage permet au cerveau d’enregistrer l’information et tend à former des traces mnésiques dans l’esprit de l’élève.
         
Dans son constructivisme, Piaget reprend trois processus importants de nombreuses théories issus du cognitivisme. Tout d’abord, l’assimilation permet au sujet d’intégrer les nouvelles connaissances présentées en les associant à ses schèmes préexistants. Par la suite, à travers le processus d’accommodation l’apprenant construit de nouveaux schèmes qui permettent d’intérioriser ces connaissances.
Enfin, une équilibration organise la restructuration des schèmes mentaux afin de fixer définitivement les connaissances acquises. Le cognitivisme précise l’importance du déséquilibre soit de la mise en défaut des connaissances antérieures à l’acquisition de nouvelles. Dans ce fonctionnement, le conflit cognitif est prépondérant car il permet de dépasser l’acquis pour tendre à l’accès du prochain stade de développement piagétien. Il y a donc un intérêt à proposer des situations-problèmes adaptées au niveau d’apprentissage de l’apprenant afin de lui permettre d’évoluer. Il est à prendre en compte l’intérêt du chercheur quant à ses stades de développements de l’individu. Il décrit ainsi le développement de sa pensée. Piaget est un précurseur quand il affirme que la connaissance est mouvante, qu’elle est un développement.
Il fondera par la suite le Centre International d’Epistémologie Génétique afin d’y développer ses théories.

Au travers de l’observation, notamment celle de son propre fils, Piaget distingue des constances dans l’évolution de la pensée. Il pose donc l’hypothèse selon laquelle l’être humain s’adapte naturellement à son environnement. Il s’agit effectivement d’un processus dit « actif » dans lequel l’apprenant n’est pas « façonné » passivement par son milieu mais où il cherche à le comprendre par ses expériences, ses explorations, ses examens et ses sensations. Piaget construit le concept de schème. Cette structure cognitive interne est à la base de toute action. En effet, selon Piaget, l’enfant naît avec petit répertoire de schèmes sensoriels et moteurs qui sont innés, et vont lui permet d'explorer le monde. Nous pouvons donner comme exemples des actions telles que regarder, goûter, toucher, sentir ou entendre. Ces schèmes se complexifient petit à petit afin que l'enfant catégorise son monde, le découvre davantage et le caractérise progressivement.

Piaget distingue 5 stades de développement que l’on peut résumer de la manière suivante :

- (0 à 18 mois) sensori-moteur, début des représentations mentales par l’intermédiaire des sens
- (2 à 7 ans) pré-opératoire, diversification des formes de pensées et prise en compte de la divergence d’opinion de l’autre.
- (8 à 11 ans) opératoire, développement des opérations mentales uniquement liées à l’objet.
- (à partir de 11 ans) opérations formelles, développement de la pensée hypothético-déductive à l’adolescence et du raisonnement.


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